Ce qu’en décida l’éternité (Chap 2 – 1/4)

10 mins
Précédemment: (Chap 1 – Le Saint et le Loup – 3/3)

La Poupée qui dit “oui”

Ce sont les 18 ans de son fils.

Pour l’occasion, Maxence a organisé un diner au restaurant. Il y a peu de monde invité. Trois personnes précisément.

Ses nombreux voyages à l’étranger l’ont peu à peu coupé de sa famille, ce qui a aussi, par ricochet, éloigné son fils de tous liens familiaux. Il reste toutefois très proche de ses parents. C’est pourquoi ils occupent deux des places autour de la table. Et, bien sur, l’indispensable meilleur ami. Ses Grands-parents Maternels, eux,  n’ont pas pu faire le déplacement. Ce qui, en soi,  n’est pas si grave puisque le cadeau qu’il va offrir à son fils se trouve être un voyage de deux mois au Japon.

Maxence a toujours eu ce sentiment d’avoir arraché son fils à son pays d’origine. Quand ils sont revenus en France, 3 ans après la mort de sa femme, Haruko, Maxence retrouvait ses racines mais arrachait celles de son enfant qui, jusque là, n’avait connu que la vie au pays du soleil levant.

Axel a eu du mal à s’acclimater. Il était assez morose et demandait souvent après sa « Mamie Meiko ». Il mélangeait le français et le Japonais sans montrer aucune volonté d’y changer quoique ce soit, pour, dans les pires moments ne répondre qu’à son deuxième prénom, Hireki, ou à son surnom « Hichan ».

Maxence, malgré la présence précieuse de ses parents, s’est vite retrouvé débordé par ce petit garçon déraciné qui enchainait les crises de colère.

Puis, un miracle les a fait rencontrer Oksana, une jeune mère qui désespérait de trouver un emploi. C’est un peu honteux que Maxence se souvient l’avoir embauchée illégalement mais cette rencontre sonnait comme un appel du destin.

Axel s’était enfuit du chariot de courses pour « sauver nuigurumi ! », « sauver le ‘ doudou ‘ ». Maxence, après un moment de panique à le chercher partout, l’avait retrouvé penché sur une poussette sous l’œil attentif d’une jeune femme à la beauté slave indéniable.

La peur l’a fait foncer vers eux avec une colère évidente mais, une fois proche, il fut témoin d’une scène inattendue. Son petit garçon si sauvage, qui ne se liait à personne, semblait être sous le charme du duo qu’il divertissait avec sa figurine de super héros. Ils étaient là tous les trois à échanger si simplement, Axel si épanouit, que les choses se sont enchainées naturellement.

Oksana fut sa nounou pendant quelques années, comblant le vide maternelle et son petit garçon, Gabriel, grandit à ses cotés comme son frère.

« Les Terrible Two » Se souvient-il du nom donné aux deux garnements.

Maxence jette un coup d’œil en face de lui.

Gabriel est  ramassé sur sa chaise, à picorer calmement alors même qu’il est régulièrement bousculé par Axel résumant, tout en gesticulations épiques, les dernières aventures d’un de ces super héros qu’il affectionne tant à ses grands-parents. Ceux-ci sont hilares devant tant de passion. Le pauvre Gabriel, lui, lutte pour réussir à porter une fourchette pleine à sa bouche.

« Ils sont vraiment comme le feu et la glace » Observe Maxence.

Son fils, est, sans conteste, le plus exubérant des deux. D’ailleurs, sa voix enjouée couvrirait presque celles de tous les clients du restaurant. Il n’a pas peur d’être remarqué. C’est même un garçon assez populaire. Le voir évoluer ainsi était inespéré même s’il reste relativement colérique. Pas tant par la fréquence mais l’intensité, elle, est redoutable. Il n’en est pas moins un jeune homme adorable et d’une gentillesse qui frôlerait presque la naïveté. Il a le cœur sur la main.

Gabriel, lui, a toujours été discret. Un garçon facile. Pas un mot plus haut que l’autre. Bien élevé, poli. Il obéit à tout sans rechigner. Un gentil petit garçon. L’adolescence n’y a rien changé si ce n’est qu’il est devenu plus timide encore ce qui contraste avec le look qu’il adopte depuis peu.

« Un poupon à l’allure de voyou »  Maxence regarde ses ongles peints en noir. « Il se cherche sûrement. Tous les adolescents passent par là, j’imagine… »

Maxence a toujours eu des sentiments ambivalents envers Gabriel. Bien sur, l’avoir vu grandir aux cotés d’Axel ne peut pas le laisser indifférent, mais il n’a jamais été très à l’aise en sa présence. Ce gamin dégage quelque chose de spécial. Sans compter, qu’aujourd’hui, il ne voit plus d’un aussi bon œil la relation privilégiée qu’il entretient avec Axel.

Son fils a beau additionner les conquêtes féminines pour cacher ce qu’il ne lui a toujours pas confié, Maxence voit bien ce regard énamouré qu’il pose sur son meilleur ami. Ce n’est pas tant que son fils puisse aimer les hommes qui le dérange. Axel lui est trop précieux pour le renier à cause de quelque chose d’aussi futile et, qui plus est, personnelle. Seulement ces sentiments, qu’il pensait passagers, perdurent, voire même se renforcent. Là, où il est tout aussi évident que Gabriel n’évolue pas du tout sur la même longueur d’onde. Conduisant Axel à vivre un chagrin d’amour perpétuel à ses côtés.

Au fond, Maxence espère que ces deux mois au Japon l’aideront à passer à autre chose.

« Ou Gabriel va devenir toxique pour lui » Ses doigts se crispent sur sa fourchette qui émet un grincement insupportable en dérapant sur l’assiette.

« Ca va Monsieur Bouvier ? » S’inquiète Gabriel

« Heu ?! Oui fiston, désolé je pensais … Je pensais aux cadeaux » Se reprend-il

« Je voulais encore m’excuser pour ma mère. Elle ne se sentait pas très bien… »  Son visage parsemé de tâches de rousseur  disparait aussitôt sous ses cheveux lorsqu’il replonge le nez dans son assiette. Ils sont un peu plus longs qu’à l’accoutumé et forment des boucles sans défaut à leur extrémité. Il ressemble à une poupée de porcelaine.

Maxence songe soudain à la mère de l’adolescent. En y repensant, elle aussi était invitée.

« Oksana ne se sent plus jamais bien » rumine-t-il

Peu après l’accident d’Axel, il l’a vu dépérir peu à peu. Elle s’est mise à changer. Un changement ténu, un glissement si lent qu’il ne s’en est aperçu que trop tard. Les liens se sont brisés petit à petit jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement de leur vie.

Axel donne un coup de coude à Gabriel.

« Alors ? Ca parle de mes cadeaux ?! » Secoue-t-il des sourcils tout sourire. Sa lèvre supérieure glisse sur une canine complètement désaxée qui lui donne des airs de petit diable. Il est le portrait craché de sa mère, jusqu’à la denture ! Maxence ne lui aura finalement légué que sa fossette au menton qu’il tient lui-même de son propre père.

« Je peux les ouvrir maintenant ?! » Axel sautille sur sa chaise, impatient, tapotant des mains. « Juste un ! Juste un avant le gâteau ! » Marchande-t-il le regard implorant

« Dire que ce gamin acquiert le droit de vote aujourd’hui… » Se désespère Maxence quand il voit Gabriel se trémousser pour sortir un paquet de sous la table.

«  Je peux Monsieur Bouvier ? » Demande poliment l’adolescent, le sourire délicat.

Il a un peu repoussé ses cheveux. Ses yeux sont incroyables. Oksana aussi a les yeux verts mais ceux de son fils sont d’une nuance et d’une intensité uniques. Gabriel ne ressemble pas à sa mère mais n’a rien à envier à sa beauté. Il a l’air si fragile, doux… Est-ce qu’il se déchirerait comme une poupée s’il le… S’il le quoi ?

Axel s’empare du paquet et arrache l’emballage sans attendre l’autorisation. La boîte révélée le cloue sur place.

Il lance un regard d’incompréhension à son meilleur ami.

« Gaby, c’est … »

« Vas-y ! Ouvre ! » L’encourage Gabriel enthousiaste. Lui, en revanche, n’a jamais cessé de s’épanouir aux côtés d’Axel. A peine le jeune homme s’est-il intéressé à lui qu’il est sorti de sa coquille. Il se tient désormais droit comme un « i », le sourire franc et tout aussi impatient que son meilleur ami. Plus rien ne l’effraie autour de lui.

Axel s’exécute avec prudence. Lorsqu’il soulève délicatement le couvercle, la boîte dévoile une montre haut de gamme.

« … »

C’est la première fois que Maxence voit son fils sans-voix, lui d’habitude si expansif.

« Je… Je ne peux pas accepter Gaby c’est…. Hors de prix ! » Il est subjugué par le cadeau dont il ne décroche pas des yeux.

Gabriel, subitement conscient des regards braqués sur lui, s’efface de nouveau. Sa tête s’enfonce dans les épaules.

« Je ne l’ai pas volé » se défend-t-il aussitôt sans raison.

« Ce n’est pas ce qu’on dit fiston. Mais ce n’est pas rien comme cadeau ! » Le rassure Maxence tout aussi estomaqué par la valeur du présent.

Gabriel semble subitement paniqué. Il s’agite de plus en plus. Il tire sur les manches de son sweat-shirt bien au-delà de ses mains avant de se lever. Sa chaise manque de basculer en arrière sous la rapidité de la poussée.

« J’ai … J’ai travaillé ! » Explique-t-il encore tout agité « Je travaille… Le soir… » Le garçon quitte la table précipitamment en s’excusant dans un souffle.

Maxence ne comprend pas pourquoi cette dernière précision le trouble tant.

Son fils a quitté la table, déjà sur les pas de son meilleur ami.

**

Hireki est assis contre la porte d’entrée, les jambes étendues, les bras le long du corps. Sa tête abandonnée en arrière a le regard fixé dans le vide. Il ressemble à un pantin qu’on aurait assis là.

Le soleil s’immisce peu à peu dans le salon, jusqu’à ses pieds, qu’il recule pour échapper à sa chaleur.

Une fois les genoux sur la poitrine, conscient qu’il ne peut reculer plus, il décide de se lever.

Il est encore groggy, chancèle. En se retenant à la porte, ses doigts lancinent. Ses premières phalanges sont légèrement gonflées et bleu. A-t-il frappé Gabriel ? Impossible… Et ce sang sur son TShirt ? Il a encore, surement, saigné du nez. Il n’a plus que de vagues souvenirs de cette soirée cauchemardesque, un puzzle dont il a du mal à rassembler les pièces mais il est impossible qu’il puisse avoir frappé « son ange »

« Gaby… » Murmure-t-il « Qu’est ce qu’il a dans la tête ? » Les mots grincent de désespoir. Il n’a plus de larmes, ses yeux brûlent d’avoir trop pleuré. Il les presse de ses paumes puis ses doigts se crispent agrippant ses cheveux qu’il finit par tirer dans tous les sens. Ses ongles s’enfoncent dans son cuir chevelu, sa nuque, ses joues. Il se frappe le crane, les tempes. L’air lui manque. Il ne peut plus respirer. La douleur dans sa poitrine est abominable. Il souffre la mort.

« MEEEERDE ! » Hurle-t-il à s’en casser la voix.

Gabriel n’est plus là.

Il a froid, incroyablement froid et la douche brûlante qu’il prend n’y change rien.

Il veut le revoir. Il veut le revoir désespérément. Revenir en arrière. Oublier cette nuit épouvantable.

« Je suis désolé, désolé… Reviens je t’en supplie. Reviens… » S’apitoie-t-il recroquevillé sous le jet d’eau.

Soudain, une sonnerie retentit. Dans la poche de son manteau resté là depuis la veille, son téléphone sonne.

Il se précipite, nu, sur l’objet.

Un numéro inconnu. Sa poitrine se serre. Il décroche.

« Monsieur Axel Bouvier ? » Une voix de femme. Elle lui est inconnue et sinistrement professionnelle.

Il déglutit difficilement

« Oui »

« Bonjour Monsieur. Centre Hospitalier Rivière Sainte. Vous êtes désignés comme personne de confiance dans le dossier médical de l’un de nos patients. Pourr… »

« Son nom ? »  Coupe-t-il d’une voix ferme sous l’angoisse.

« Hum … » Après un moment d’hésitation, il entend la femme vérifier la fiche. L’attente lui parait interminable « Monsieur Gur… Gurkovsky Gabriel »

Il attrape les premiers vêtements qui se présentent à lui. Ils ne sont même pas adaptés à l’hiver.

**

7h00. Le jour pointe enfin.

Comme la nuit, le matin est brumeux mais doux. La neige ne tombe plus depuis la veille et son manteau, piétiné, ressemble désormais à une boue infâme. Gabriel attend, avachit sur un banc, les yeux rivés sur la petite fenêtre au cinquième étage du vieil immeuble qui se dresse de l’autre coté de la rue. Il l’a vue s’allumer il y a à peine un quart d’heure.

« Elle s’est levée en retard » pense-t-il

Gabriel ne sait pas si « l’autre » est là mais il ne craint pas pour sa mère. Pas vraiment. Ce « léger retard » n’aura aucune conséquence. Tant qu’il reste « disponible » régulièrement, il n’arrive généralement rien à sa mère. Ce n’est pas sur Oksana que « l’autre » passe ses nerfs. Sur elle, il exerce une domination bien plus insidieuse. Médisances, cris, dévalorisation. Une emprise sans faille dont elle n’est pas consciente mais qui la noie tout de même dans l’alcool. En dehors, elle ne subit pas, ou peu, de violences physiques.

« L’autre » n’est pas stupide. Il a trop investi en elle pour l’abîmer physiquement, elle est encore assez belle pour « être exposée » et on ne casse pas un outil aussi efficace en ce qui concerne l’entretien de la maisonnée. Il serait bien trop compliqué de retrouver femme aussi dévouée, docile et soumise surtout avec un enfant qui reste « disponible » pour … Tout le reste. Il y a ce « contrat tacite » entre Gabriel et son géniteur depuis ses 6 ans. Depuis qu’il a réussi à reconquérir celle qui avait déjà eu tant de mal à lui échapper une première fois.

Et « disponible » Gabriel l’a été la veille

« Pleinement disponible » Pense-t-il.  Il resserre les jambes inconsciemment et se redresse légèrement sur l’assise.

Il a froid. Il n’a pas physiquement froid, son malaise se trouve ailleurs. Il a les os glacés.

Il faut attendre encore un peu. S’il est bien présent, dans une heure tout au plus,  son géniteur quittera l’appartement pour froisser d’autres draps que ceux du lit conjugal et Gabriel pourra rentrer voir sa mère.

Il patauge un moment du bout du pied dans la gadoue de glace, joue avec une canette de bière vide qu’il jette contre la précédente qu’il a écrasée sans vergogne. Il fronce brièvement le nez en repensant à la manière dont il les a obtenues.

Il déglutit. Il sent encore le gout de l’homme au fond de sa gorge.

Celui-ci n’était pas aussi sordide que ce que les gens peuvent s’imaginer. Peut-être un salarié stressé par sa nuit de travail, un mari délaissé, ou encore un vieux garçon honteux. Il était timide, embarrassé et presque touchant à s’excuser alors que le froid le faisait débander, à moitié cul nu dans cette petite ruelle qui puait les poubelles. Non, ils ne sont pas tous sordides mais la finalité reste la même. Ils le prennent sans aucun scrupule.

Gabriel tire sur une cigarette. C’est la dernière du paquet.

« Fait chier ! » Peste-t-il.

En attrapant le briquet qui a glissé au fond de sa poche, ses doigts font tinter les pièces que l’homme lui a données « après » en plus de ses dernières bières.

 « Je ne vaux vraiment plus grand-chose »

Il ricane sombrement avant de s’exclamer d’une voix forte

« Alors Monsieur Gurkovsky ? Combien pour cette occasion ayant BEAUCOUP servi ? Et bien pour Deux bières et quelques centimes, cette épave est à vous ! » Ironise-t-il.

Il se met à rire amèrement, de plus en plus fort jusqu’à un rire hystérique alors qu’un passant contourne le banc. L’homme le regarde avec dégoût et condescendance.

En l’apercevant, Gabriel reprend son souffle en lui souriant exagérément puis change d’attitude. Le regard racoleur, il écarte les jambes en se mordant la lèvre inférieure de manière plus que suggestive.

« J’accepte aussi les cigarettes » Propose-t-il d’une voix sensuelle.

Il jurerait voir une hésitation chez l’homme lorsqu’un fracas sourd les interrompt. Un bruit de sac, lourd, vite suivi d’un cri d’effroi.

Il ne comprend rien quand un attroupement paniqué et horrifié se crée juste en face de lui, à quelques mètres, au pied de l’immeuble.

« Au pied de l’immeuble… »

Les rouages se mettent en branle « Au pied de l’immeuble, juste en dessous… » Ils tournent «Juste en dessous … »

La mécanique se met en marche.

Un souffle lui manque quand le néant traverse sa poitrine. Il vient de perdre une partie de lui  qu’il cherche un bref instant, stupidement, à ses pieds. Puis, tout s’éclaire.

« Au pied de l’immeuble… »

Le temps ralentit

« Au pied de l’immeuble, juste en dessous… » Il relève les yeux, épouvanté « … De la petite fenêtre »

Gabriel se lève d’un bond, trébuche en bousculant l’homme devant lui. Il se précipite vers l’immeuble. Une voiture manque de le renverser mais il ne s’en aperçoit pas. Tout ce qu’il voit c’est ce rideau d’anonymes qui s’ouvre lorsqu’il approche en hurlant.

Sa respiration s’arrête nette devant la scène d’horreur.

Elle est là, à ses pieds. Ses longs cheveux blonds comme les blés sont déployés en arabesques folles qui se gorgent lentement de glace fondue et de carmin. Elle a les yeux grands ouverts, verts, comme les siens… Et ils ne brillent plus.

Il s’écroule.

 (Chap 2 – 1/4)
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