aiopaesanu

Toutes mes réponses sur les forums

15 sujets de 46 à 60 (sur un total de 110)
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  • aiopaesanu
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    Si on doit taper plus haut, j’aurais ajouté Pouchkine le malheureux et Tolstoï le gros (son nom de famille veut vraiment dire ”le gros”, fun fact)

    aiopaesanu
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    @mschrome#5492 pour les auteurs russes: Boulgakov (le mec du ”Maître et Marguerite”, quel livre fascinant d’ailleurs, je le recommande !) et Bélaev, qui a écrit ‘la Vieille Forteresse’. Tout les deux du XXe, je ne sais pas si ça convient ?

    aiopaesanu
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    >

    mais il déchanta lorsque la sorcière chevaucha son balai et les saupoudra d’une décoction maléfique,

    composée d’estomac de grenouilles, de larmes de démon et de poudre d’émacroperlimpinpin, une substance rappelant le sarin et le solvant de peinture; Un ouvrier du BTP passant par là pleura ses grands morts et s’effondra par Terre en chantant ”je m’effondre”

    aiopaesanu
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    Mais Marion a des atouts et ne manque pas d’idées, Marion connaît tout dictoon et sait jouer comme Apollon de l’accordéon et du violon.

    aiopaesanu
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    @vitamine#4931 si tu lis mon message ”hmmmmm” sur le forum, tu verras qu’on est d’accord qu’il y a un problème.

    Mais, je vais te résumer mes trente lignes en une: en gros, faut plus de pub,

    Là, je fais un petit ajout: faut créer un noyau actif, plus grand que ce qu’on a déjà. Et une commu discord, comme ça on aura plus d’impact qu’en restant isolé dans notre petite île isolée. (genre on ira raid des forums d’écrivains, MOUHAHAHAHAHAHAHA CE PLAN EST MACHIAVELIQUE !)

    aiopaesanu
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    ——————————————————–2022—————————————————————
    Bonjour !

    On est le 1er janvier 2022, et je pensais faire un point sur certains chiffres de ce salon textuel:

    **_Petit jeu_**“, c’est:

    **14 contributeurs,** dont une dizaine en particulier.
    **216 messages**, pour écrire un texte de **14 lignes, 4 paragraphes, 235 mots, 1166 caractères.**

    Ecrit **15** fois, le mot **”de” a obtenu le score de la plus grande récurrence**. ‘la’ est second avec 13 mentions.
    **150 mots** ont, en tout, été utilisés, sans compter les récurrences.

    Petit jeu a six mois, et ça fait bizarre de voir qu’un truc aussi… pardon du terme, mais débile, puisse avoir tenu aussi longtemps, engendré autant de mots, impliqué quatorze personnes

    Donc merci, et faisons en sorte qu’en 2023, nous ayons toujours la même fierté en faisant notre rétrospective.

    Allez, voguons fièrement vers l’avenir !

    aiopaesanu
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    Rien à dire, c’est le bordel, le jeu a connu un regain de vitalité comme un petit vieux quand il se souvient de sa jeunesse en Algérie. Très agréable à voir.

    aiopaesanu
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    C’est une vérité que vous me dites là, l’histoire va vraiment lentement.

    Cinq mots c’est trop, mais trois je suis pour, je vais de ce pas changer ça dans les règles.
    EDIT: C’est fait, à présent vous pourrez écrire trois mots par trois mots, histoire de mieux diriger le récit. Courage, camarades !

    aiopaesanu
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    En moyenne, pour finir une seule phrase sur ce forum, il faut 15,6 messages. (188/ 12 phrases)

    INCROYABLE.

    aiopaesanu
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    Pfioooooou ! C’est compliqué, mais vous avez enfin la première partie du chapitre 2, un mois après. J’suppose que tout le monde avait oublié que ce texte existait, alors je refais surface.

    Vous aurez une suite je ne sais quand, comme toujours.

    A plus tard !

    aiopaesanu
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    >

    @Kanekowo#4555 “A quel point ?” soufflais-je, choquée.
    > “Elle est actuellement dans un état végétatif. Nous avons réussi à recoudre toutes ses blessures, qui sont pour la plupart bénignes. Mais son esprit a durement été affecté. On a essayé de lui passer une cuiller devant les yeux, mais aucune réaction. Quand on a testé ses réflexes, ça a donné la même chose. Elle… Il vaudrait mieux qu’elle ne vive plus, si je dois être franche.”
    > ” Bien évidemment qu’elle aurait mieux fait de mourir…” marmonnais-je d’un air préoccupé.
    > ” Vous avez dit quelque chose ?”
    > “Non, non… rien.”

    >
    >

    Elle me fit signe d’attendre à ma place, et retourna dans la salle d’opération.

    >
    >

    Je la regardais partir, et je me posais cette question:

    >
    >

    “Maintenant, qu’est-ce que je fais ?”

    CHAPITRE II:

    “Maintenant, qu’est-ce que je fais ?”
    Sincèrement, cette question valait vraiment le coup d’être réfléchie, mais je n’avais pas la force neuronale pour.

    Ma sœur était condamnée au sommeil éternel. Ma grand-mère était morte, je suppose. Pourquoi un inconnu se suiciderait dans la chambre d’Okiko, de tout de façon, je me le demande ?
    Mes parents allaient être déprimés, peut-être s’enfoncer dans la dépression. Moi-même, je n’avais plus envie de rien. Juste en finir. Me faire annihiler, détruire, imploser. Peut-être que je pourrais prétexter l’honneur de la Nation pour m’immoler ? Mais se mettre le feu ne marche pas forcément… En plus, c’est douloureux. Et lent, en plus. Complètement contre-productif.

    Je restais là, à regarder dans le vague. Au bout d’un moment interminable, ma sœur est sortie sur un brancard deux ou trois fois trop grand pour elle. Ma chère petite Hinata… Maintenant, elle ne valait pas plus qu’un cadavre. Si je finissais ce fatras tout de suite pour elle, sera-t-elle heureuse de l’acte ? Je décidais de lui poser la question un autre jour.

    Pour l’instant, je décidais qu’il me fallait rentrer chez moi. J’arrivais à la maison en moins d’une heure, et j’arrivais devant ce qui aurait dû être ma maison. Mais à la place, il n’y avait qu’un tas de cendres fumantes, entourée par des pompiers en pleine panique. Sur le sol, près de là, il y avait trois corps. Un brûlé gravement, deux autres noircis par le feu, sûrement morts asphyxiés.

    Hein ? Comment ça ? Il n’y avait pas une maison ici, quelques heures auparavant ? Attends, je ne comprends pas ce qu’il se passe…
    Je m’approchais d’un pompier, et je lui demandais poliment:
    “Monsieur, c’est ma maison qui était là ? Est-ce que mes parents sont encore vivants ? “
    “Vos parents ?” Il détourna le regard en souriant d’un air gêné.
    Puis, il pointa les deux corps noircis d’un doigt, en poussant un long soupir attristé. On sentait qu’il avait de la peine pour moi.

    Je m’approchais des cadavres. Ce que je voyais me laissa froide et raide, exactement comme eux. Mon père avait le visage entièrement brûlé, les orbites entièrement brûlées aussi. Mais sur son visage, il y avait un reste de sourire. Son pouce droit était resté levé, comme pour me dire ”Bravo, et merci !”

    Ma mère, juste à côté, pleurait encore. Elle était morte pourtant, je le savais. Mais même morte, elle semblait encore pleurer. Pleurer de rage, peut-être. Ou alors par pitié pour leur fille qui venait de les tuer.

    Une petite voix me chuchota d’un air joyeux:
    “Tuer. Tuer. Tuer. Tuer. Tuer.”
    “Arrêtes ! Laisses-moi tranquille !”
    “Mais tu les as tués, non, Minami ?”
    “Comment ça ?!”
    “Quoi, tu essayes même de gommer ça ?”
    “COMMENT CA ?!”

    Un flot de souvenirs me submergea. Tout ce que je voulais enfermer, afin d’assurer mon propre équilibre.
    Mamie dans sa chambre. Moi qui brûlait l’enfer. Comment j’ai descendu les escaliers, mes parents surpris.
    L’ambulance s’éloignant, moi qui regarde la maison prendre feu. Mes parents affolés qui courent dehors pour me dire de revenir sauver Mamie. Le désespoir dans leurs yeux. Moi qui sourit.
    Comme Kuchisakeonna.

    Exactement. J’étais devenue l’abomination qui me faisait si peur quand j’étais petite.
    Désormais, je n’étais même plus capable de me donner le titre d’humaine.

    Malgré toutes les excuses que je pourrais écrire dans mon récit, je vais être sincère.

    Moi, Minami Akade, fille de Renji Akade et de Yuri Akade, née Manami, petite fille d’Okiko Manami, grande sœur d’Hinata Akade, je ne ressentais aucune culpabilité. J’avais tué mes parents, j’avais anéanti ma grand-mère. J’étais inhumaine, depuis le moment où j’avais laissé ma sœur mourir aux mains de ce minable de ‘Licht’. Comment avoir envie de vivre, en sachant cela ?

    Je n’avais plus envie de rien. Juste en finir. Me faire annihiler, détruire, imploser. Si seulement j’étais courageuse… Je serais en mesure de régler mes comptes avec moi-même.

    Cependant, quand j’avais seize ans, je décidais de ce que j’ai pu vous décrire précédemment: J’allais tuer Licht de mes propres mains. Après tout, c’était sa faute si ma vie avait été détruite. C’était sa faute si j’étais devenue un monstre. C’était sa faute si tout allait mal. Il était le mal. Il avait tué des innocents, directement et indirectement.

    A mes seize ans, je brûlais d’une haine sans nom, à genoux devant ces trois corps immolés. Je ne voulais pas penser à MES responsabilités, mais à celles des autres. Je n’avais nullement tort, c’était tout de la faute à Licht, c’était ce que je pensais sérieusement, à cet instant T de ma vie.

    Je décidais donc, dès ce point du temps, de tout faire pour me rapprocher du sadique qui avait laissé ma sœur morte, et de le tuer aussi cruellement que ce qu’il avait pu faire à ma sœur.

    Mais dans l’immédiat, j’étais orpheline. Il me fallait un nouveau foyer. Je n’avais aucun parent pour me récupérer, donc j’allais devoir aller en orphelinat. Et c’est ce qu’il se passa. Moi et ma sœur, nous nous retrouvâmes à l’orphelinat ”Yume no Sekai”.

    J’arrivais, un beau jour de fin septembre, devant ce vieux portail en fer, forgé à la mode du XIXe.
    Le ciel était gris, les corbeaux croissaient sinistrement sur les branches rougeâtres de ce petit coin du bourg de Miori.
    J’avais l’impression de rentrer dans un cimetière louche de vieux film de noces funèbres. Ou une sorte d’hôtel en Transylvanie. Si jamais Dracula sortait d’un buisson avec sa famille, je ne serais même pas capable de jouer la surprise.

    Hélas pour mon esprit fantaisiste, je n’ai pas croisé de vampires ce jour-là, ni les autres. Je ne suis pas devenue Bella, et je n’ai pas eu la chance, dirais-je, de mourir vidée de mon sang. Tout ce que je croisais, c’était de vieux zoziaux qui me zyeutaient comme si j’étais une ordure. Après, entre eux qui en avaient la couleur et mon âme qui l’était, et l’est toujours, je ne sais pourtant pas qui y ressemble le plus. A réfléchir.

    L’allée envahie de feuilles mortes paraissait s’étendre sur toute la longueur de la planète. Franchement, si la Terre est plate, alors comment c’est possible de ne pas voir un bâtiment de quarante PUTAIN de mètres de haut, en étant juste à cinq cent foutus mètres de lui ?

    J’arrivais devant la lourde porte en bois au bout d’un moment interminable, et je toquais lourdement. Silence. J’allais faire demi-tour, quand j’entendis, en l’enceinte des lieux, un bruit de course précipitée. Là, un groupe d’enfants m’ouvrit la porte soudainement. En me voyant, ils sourirent, et puis ils m’ont remué les mains d’un geste gratifiant. Un peu comme s’ils fêtaient l’arrivée d’une nouvelle personne pitoyable en leur foyer.

    Après l’incendie, la police m’avait arrêtée. Comment la maison avait pu s’allumer pour rien, sachant que le local qui les avait prévenus déclarait avoir vu du feu surtout à l’étage, là où vivait Okiko-san ?

    Evidemment, les parents n’auraient jamais tentés de se suicider de cette façon. Pire, ils semblaient être restés d’eux-mêmes. Les soupçons se tournèrent alors vers les deux filles, mais la police découvrit que les deux filles avaient un alibi très sérieux, et c’était qu’elles étaient toutes deux actuellement au service des urgences de l’hôpital Nishiya.

    Une des filles, fut-il appris dans les heures suivantes, était dans un état végétatif. L’autre était parfaitement saine.
    J’étais cette autre.

    Ils me firent monter dans leur véhicule de fonction, et m’amenèrent au poste, pour un simple interrogatoire.

    Je fus menée dans une salle blanche, sans fenêtres. Juste une porte, une table, deux chaises, et un taser, ce dernier étant dans la main de mon enquêtrice personnelle attitrée.
    “Madame, je tenais à vous informer de vos droits en tant que mineure.”
    Je ne vous réécrirais pas tout ce qu’elle m’a dit, je suppose qu’Internet vous sera bien plus aisé.
    Puis, la dame me demanda de décliner mon identité, comme mon nom, mes parents, mon domicile.

    “Minami Akade, seize ans, fille des victimes de l’incident de cette nuit, Renji Akade et Yuri Akade. Domiciliée au 10 Teppōmachi, Koyoshi, Miori 871-0168. “

    “Akade-chan, sais-tu pourquoi tu es ici ?”
    “Oui… On me suspecte d’avoir immolé intentionnellement mes parents, c’est ça ?”
    “Exact. Et pour l’instant, les témoignages des locaux tendent vers ce point. Pourrais-tu nous donner ta version des faits ? “

    “Oui, bien sûr. _Alors… tout a commencé…_

    aiopaesanu
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    Finalement, je l’ai publié.
    Voilà,

    Le chapitre 1 appartient au Roman Collaboratif, tout le monde est crédité, j’ai décidé de pourquoi je le ferais.

    Cool.

    Je verrais quand j’écrirais la suite. Si quelqu’un veut rejoindre le projet en tant que critique/ écrivain suppléant/ autre rôle, manifestez-vous, y’a 0 problème.

    aiopaesanu
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    >

    @Kanekowo#4467 Pour l’instant, j’invente des bouts de textes sur le tas, mais si un jour, il y a de quoi faire un roman, eh bien, pourquoi pas ?

    >
    >

    Si je publie ici, cependant, si je n’ai pas pris cette initiative de publier mes textes dans mon coin actuellement, c’est parce que je ne suis pas le seul auteur. Loin s’en faut, j’aurais jamais le manque de race pour dire que c’est le cas !
    > On pourrait dire que, comme sur d’autres sites, ce récit est un roman collaboratif. Pour l’instant entre un paragraphe aléatoire d’ACrossway et mes micro-textes, mais quiconque veut s’y joindre le peut, je ne le répèterais jamais assez.

    >
    >

    Bref, oui, la question de base c’était si j’allais en faire un Wikipen. Et je pense que tout de suite, là, maintenant, pas trop.
    > […]
    > Second point: il n’y a même pas de quoi faire un chapitre, alors un roman.,.
    > Troisième point: flemme, un peu. Si je devais faire un wikipen, je me sentirais obligé d’écrire plus pour décevoir personne.


    >

    @Tssuko#4710 Voilà votre réponse, camarade.

    aiopaesanu
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    Bon, bah le chapitre 1 est fini.

    Pour l’instant j’espère que ça vous plaît, même si je reçois à priori aucune réaction, un peu l’impression que j’écris dans le vide, mais soit, je sais bien que c’est pas le cas…
    Les notifications Wikipen, c’est un désastre, je suis bien placé pour le savoir, je vais pas non plus péter un câble comme un bébé de sept ans.
    Je souhaite à ceux qui arrivent à venir jusqu’ici d’être heureux de ce qu’ils lisent, que ce que j’écris n’est ni décevant, ni ennuyeux, ni incohérent.

    Le premier bout du ”chapitre 2″ arrive dans quelques temps, je ne saurais pas dire quand précisément. A voir quand j’ai le temps pour.
    Plus, plus 👋!

    Ps: le chapitre complet est disponible dans un message publié 1 semaine auparavant, où j’avais mis une partie de tout ce texte (maintenant y’a tout, haha.)

    aiopaesanu
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    >

    @Kanekowo#4554 Un commando d’infirmiers est entré dans la maison, et tous se sont précipités dans l’ambulance avec ma petite sœur.

    >
    >

    Mon père m’a dit d’aller avec eux, histoire de savoir où sera le futur lieu de résidence de sa fille, histoire qu’il puisse au moins savoir où aller pour la visiter. J’ai accepté sans broncher: ils n’allaient pas du tout bien, je ne voulais pas les forcer à passer à travers ça.
    > Juste avant, je suis montée voir ma grand-mère, histoire de la rassurer. Je ne voulais pas la laisser démunie, avec juste mes parents complètement effondrés. Quand je suis rentrée, j’ai eu un choc. Encore une fois.

    >
    >

    Dans la pièce éclairée par la lune, il y a une silhouette qui se balance au bout d’une corde. Droite, gauche, droite, gauche. Le vent rentre par la fenêtre ouverte. Les rideaux se balancent au rythme des mouvements d’air.
    > Une lettre est posée sur le kotatsu , scintillant d’un air lugubre et presque vivant.

    >
    >

    Mamie…Pas toi…

    Mamie se promenait au bout d’une corde. Vu la couleur de sa peau, elle devait avoir agonisé il y a moins de dix minutes.

    Je me dirigeais lentement vers le _kotatsu_. Sur la lettre, il était écrit ”Pour Minami et ses parents”.

    Je l’ouvrais sans trop faire attention, puis je sortais la feuille et commençais à lire.

    ” Bonjour, mes petits. Je vous ai quittés à présent. Mais avant de le faire, je tenais à vous laisser des explications.
    Vous n’êtes pas responsables, pas la moindre mesure.
    C’est juste… Il y a quelques années, quand je suis allée chez le médecin, il m’a révélé que j’étais atteinte de démence. J’ai longuement réfléchi, tandis que j’étais certaine d’avoir toute ma tête. Mais ces derniers temps, j’ai commencé à chuter de plus en plus dans l’abysse de ma maladie.
    J’ai donc pris une mesure drastique: plutôt que d’être un fardeau, plutôt que vous faire du mal pendant de nombreuses années, j’ai préféré m’en aller. Si tout va bien, vous ne parviendrez pas à me sauver, et c’est tant mieux.
    A qui me trouve, ne me secourez pas. Laissez-moi mourir. Je vous en prie, c’est mon seul souhait.
    Laissez-moi partir tant que je le peux encore.
    Souvenez-vous de qui je fus.
    Merci de votre lecture.

    Okiko Manami”

    Après avoir fini la lecture, je m’effondrais à genoux, et je me recroquevillais comme une larve. Non. Non. Impossible. Il ne s’est rien passé. Demain, je verrais Mamie au petit-déjeuner. Ma petite sœur ira mieux, c’est pas si grave.

    Evidemment que tout ira mieux. La médecine moderne est compétente. On peut aujourd’hui soigner ce qui hier, arrachait la vie à des millions de personnes. Ma sœur s’en sortira. ‘Licht’ sera coffré. Tout ira bien, non ?

    Je respire lentement. Aaah… Pfiooou. La personne qui se balade au bout de cette corde n’est pas ma grand-mère.

    Que faire avec ce corps, donc ? Comme je n’avais pas envie de m’en charger, et que tout de façon, ce n’était pas Mamie, je pouvais bien me débarrasser de la salle entière, non ? Je sortais un briquet, et jouais un instant avec la flamme. Si je foutais le feu dans cette chambre, il y avait des chances que la maison entière brûle. Mais après tout, qu’est-ce que j’en avais à faire ? J’avais trop de mal à penser à cette maison comme la mienne. C’était l’Enfer, ici. Et l’enfer ne mérite que de brûler dans ses propres flammes.

    Je démarrais l’opération par un coin du _kotatsu_, qui portait une vieille nappe en soie de l’époque Meiji.

    Les flammes se levaient, droite, courbées, des fois affaiblies, et se répandirent dans la pièce. Je fermais la porte, disait au revoir à mes parents, et montait dans l’ambulance.

    Aaah… je m’ennuyais tellement.
    Tiens, Hinata, et si je te racontais une histoire ?
    Je posais mes yeux sur elle, puis je lui marmonnais cette question. Il me sembla constater un léger sourire sur la commissure de ses lèvres. Ce que j’interprétais comme un oui, logiquement.

    .
    Une fois, dans notre beau pays, il y avait une magnifique femme, mariée à un samouraï, détenteur de nombreux exploits militaires. Il était beau, il était riche, mais il était vieillissant, et elle était encore si jeune… même pas quinze ans. La fille était magnifiquement belle, plus que n’importe quelle autre. Quand elle marchait dans la rue, pratiquement tous les hommes étaient pris de saignements de nez intempestifs. Elle devait avoir causé au moins une centaine de morts, depuis le début de sa vie.

    Il faut dire qu’elle représentait l’idéal de la jolie petite fille, avec des formes majestueuses, un caractère enjoué et agréable, et une culture raffinée. Et elle en tirait un grand orgueil. Sa beauté dépassait celle de toutes les autres, et personne ne pouvait le contredire.
    Simplement lui parler cinq minutes valait tout l’argent d’une vie.

    Cependant, cette femme était jalouse. Ô combien jalouse, d’autant plus que c’était justifié: son mari la trompait avec une femme plus riche monétairement et socialement qu’elle. Voyant ça, la femme décida que puisqu’il le faisait, elle avait le droit de le faire aussi. Elle rencontra un homme, pauvrement beau mais sublime d’esprit, et accepta ses timides avances après l’avoir courtisé une seule journée.

    Leur aventure se passait bien, la femme était satisfaite et l’homme aussi.

    Cependant, un jour, ce fut au tour du samouraï d’apprendre l’aventure entre sa femme et un roturier. Il fut pris d’une rage terrible, d’autant plus qu’il venait d’être remplacée avec un homme, moins connu mais plus capable en chambre, par son amie du lit.

    Il se dirigea à grand pas vers la maison de son concurrent, ouvrit la chambre, et surprit les lapins en pleines galipettes.
    Il sortit son sabre, le leva en l’air, et hurla à la trahison. Puis l’abattit sur son adversaire.
    Tchac ! La tête du paysan roula par terre, sanguinolente, les yeux toujours écarquillés.

    Le samouraï attrapa sa femme par les cheveux, et la traîna à terre dans la maison, puis dans la rue, dans des escaliers, avant d’arriver dans leur loge. Là, il frappa sa femme jusqu’au soir, et puis il lui posa cette question:
    ” Femme, sais-tu ton crime ?”
    ” Et toi, sais-tu le tien ?”
    ” Je t’ai posé une question, tu vas me répondre.”
    “Et toi de même.”
    ” Je te préviens. Si tu me contredis à nouveau, je te rendrais laide. Encore une fois, et je te couperais la gorge.”
    ” C’est ça, je te crois… vile animal.”

    L’homme fut pris de fort tremblements, et… Tchac ! Tchac ! Il lui trancha les joues jusqu’aux oreilles.
    La dame, dépourvue de ce qui faisait d’elle une femme jusqu’à l’instant précédent, hurla d’une terreur innommable. Le conjoint semblait apprécier le spectacle.
    “Hurles encore, et je te tranche la gorge.”
    Elle hurla de toutes ses forces. Vas-y, tues-moi, espèce de malade. Plutôt mourir que vivre ce déshonneur.
    Le mari la décapita sur le champ, puis il s’amusa joyeusement dans sa suite avec sa dépouille, avant de la jeter dans une étable de porcs, où son cadavre devint poussière en peu de temps.

    Le corps excusa le tueur, mais pas l’esprit. Rongée de colère et brûlante de vengeance, la Dame aux lèvres fendues rôde à travers le Japon. Ceux qui la rencontrent, toujours des hommes meurent, très souvent. Les survivants racontent qu’elle pose tout d’abord cette question à ceux qui la croise:
    “Dis, suis-je belle ?” Evidemment, elle ne l’est, hélas, plus trop.

    Si l’interlocuteur répond oui, elle le traite de menteur, et lui arrache la tête avec la main.
    S’il dit non, il meurt aussi.
    S’il répond ”je ne sais pas”, il est réduit en charpie, parce que la dame hait les indécis.
    Si on l’ignore, elle se téléporte de nouveau devant vous, et CRAAACK… Votre corps est déchiqueté en deux. On n’ignore pas une dame en détresse, c’est moi qui vous le dit.
    La seule façon de lui survivre, c’est de lui retourner la question. Là, elle vous répondra clairement ce qu’elle pense de vous, puis vous donnera six chiffres: ceux-ci désignent la date d’un élément très malheureux de votre vie. Aussi bien en amour que dans votre famille, au ou travail.

    Après avoir fini cette histoire, je réfléchissais à Kuchisakeonna-san. Son nom n’avait pas survécu à sa mort. Pour avoir voulu vivre comme elle le voulait, elle a été punie d’un sort impitoyable. Son orgueil, son besoin d’affection auront causé sa perte. Si jeune… exactement comme ma sœur. Et son esprit était tout autant damné que celui de ma sœur. Et elles étaient tombées toutes deux sur un fou furieux. C’est peut-être pour cela que je lui avais raconté cette histoire, plutôt qu’une autre.

    Nous arrivâmes devant l’hôpital. C’était une bâtisse moderne, composée de divers blocs à plusieurs étages. Nous nous dirigeâmes dans le secteur urgences. Je m’asseyais dans le couloir, et je restais là, sans bouger, à attendre que le temps passe.

    Aaaah… quand est-ce que tu sors ?

    J’attendis deux heures, que je sentis passer comme une trentaine de minutes. J’étais focalisée sur l’histoire de la Dame aux Lèvres Fendues. J’essayais d’imaginer à quoi elle pouvait ressembler, quelle genre d’enfance elle avait eu, si elle avait eu une petite sœur de quatre ans de moins qui s’était faite violée par un pervers sociopathe. Si elle avait beaucoup d’amies, ou si elle est constamment toute seule.

    Bientôt, une infirmière sortit de la chambre et demanda la famille Akade.
    Je me levais, et me dirigeais vers elle.

    ” Vous êtes de la famille Akade ?”
    “Je suis la grande sœur. C’est moi qui l’ai trouvée…”
    “Ah… D’accord. Bon, c’est délicat, mais je n’aime pas tourner autour du pot. Votre sœur ne se réveillera plus jamais. Ses yeux sont ouverts, son corps fonctionne mais… c’est comme si sa conscience avait quittée son corps.” fit-elle, hésitante.
    “A quel point ?” soufflais-je, choquée.
    “Elle est actuellement dans un état végétatif. Nous avons réussi à recoudre toutes ses blessures, qui sont pour la plupart bénignes. Mais son esprit a durement été affecté. On a essayé de lui passer une cuiller devant les yeux, mais aucune réaction. Quand on a testé ses réflexes, ça a donné la même chose. Elle… Il vaudrait mieux qu’elle ne vive plus, si je dois être franche.”
    ” Bien évidemment qu’elle aurait mieux fait de mourir…” marmonnais-je d’un air préoccupé.
    ” Vous avez dit quelque chose ?”
    “Non, non… rien.”

    Elle me fit signe d’attendre à ma place, et retourna dans la salle d’opération.

    Je la regardais partir, et je me posais cette question:

    “Maintenant, qu’est-ce que je fais ?”

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