Merci à Françoise pour les corrections, qui se sont mieux passées que pour le chapitre précédent !
Les yeux de la sorcière
« Pour ceux qui aiment frissonner »
JJe me levai à cinq heures du matin. Ayant passé une nuit abominable, ça ne changeait pas grand-chose à mon état. C’était l’heure à laquelle mon père se levait : à la campagne, on se lève tôt. Cependant je savais bien qu’il se lèverait plus tard, vu la quantité d’alcool qu’il avait ingurgitée.
Faisant attention à ne pas réveiller ma mère, j’enfilai un jean, un T-shirt correct et des baskets. La tenue classique pour aller au lycée.
Quand j’arrivai près de la cuisine, la porte était ouverte, mais il ne s’y trouvait plus. Suivant la trace de ses ronflements, je remontai jusqu’au salon et découvrit qu’il s’était affalé sur le canapé. Je refermai derrière moi afin d’éviter qu’il entende mes déplacements. Dans son état éthylique, il avait fait tomber sa bouteille qui s’était brisée au sol. Je dus tout nettoyer, devant affronter les odeurs de l’alcool fort et les morceaux de verre dangereux auxquels il me fallut faire attention afin de ne pas me blesser. Ceci éviterait un travail désagréable à Maman.
Il était en virons cinq heures trente lorsque je sortis en direction de la ferme de la famille Orion. Je savais que je les trouverais réveillés . Hugues était déjà à son poste d’observation. Le simplet d’une quarantaine d’années déguerpit à mon approche et se retrancha derrière un arbre au milieu du jardin, espérant peut-être que je ne le verrais pas depuis cette cachette improvisée.
Je sonnai et Marthe vint m’ouvrir immédiatement. Cette femme d’une grande gentillesse me reçut avec un sourire aimable. J’expliquai que je souhaitais emprunter le fauteuil roulant de son mari pour la journée afin d’emmener ce soir mon grand-père au temple. Je préférais aller le chercher à l’instant, afin de ne pas perdre pas de temps en sortant du lycée. Elle ne fit pas le moindre problème. Effectivement Jean-Claude à 76 ans était dans un tel état de faiblesse qu’il passait désormais toute sa journée alité, sa chaise ne servant plus qu’occasionnellement. Elle me fit entrer et m’indiqua son emplacement au fond du couloir. Le fauteuil semblait particulièrement confortable : molletonné, avec une partie inclinable lui donnant l’allure d’une chaise longue. Parfait !
Elle aurait bien voulu bavarder un moment, ressassant comme savent le faire les personnes âgées les moments de bonheur qu’ils ont vécus dans les temps anciens, mais à contrecœur je coupai court à la conversation, prétextant que je devais encore me préparer avant d’aller au lycée. Je la remerciai vivement et retournai à la maison, en poussant le fauteuil devant moi.
Arrivée notre seuil, je passai prudemment la tête par la porte d’entrée et dressai bien mes deux oreilles. Je repérai immédiatement les ronflements de mon père. Rassurée, j’entrai et filai droit vers le cellier, car il n’y allait jamais : qu’irait-il donc y faire ? La nourriture, il ne se souciait que de la consommer, mais en aucune façon de son achat, de son stockage ou de sa préparation. Dans son cerveau primitif, il ne pouvait s’agir que d’une affaire de femmes ! Je remontai dans ma chambre pour voir si ma mère était réveillée. Elle dormait encore, certainement exténuée par ce qu’elle avait vécu la veille au soir. Je décidai de la laisser se reposer plus longtemps. Aussi, faisant le moins de bruit possible, je préparai mon sac d’école comme si j’allais m’y rendre. Je n’oubliai pas de récupérer la carte topographique que m’avait donné Grand-Papa.
Lorsque six heures sonnèrent, heure où je prends quotidiennement mon petit déjeuner, je redescendis dans la cuisine. Personne donc n’aurait pu trouver étrange mon comportement. Pour donner un air supplémentaire de normalité à la scène et pour tirer mon père du sommeil, je rouvris sa porte, puis je m’échinai à produire suffisamment de bruit pendant que je préparais mon petit déjeuner. J’émis des raclements de gorge, fis s’entrechoquer les casseroles un peu plus que d’habitude, traînai les chaises par terre et provoquai maints petits bruits habituels un peu accentués. Cela fonctionna, car les ronflements cessèrent et les bruits d’un réveil difficile se firent entendre dans le salon. J’étais attablée lorsque mon père pénétra dans la salle. Six heures dix ! L’œil vitreux, et ne me jetant pas même un regard, il se fit couler un café, prit une grosse tranche de pain sur laquelle il étala de la confiture maison dont je m’étais déjà servie et avala une bonne lampée du liquide noir que j’avais trafiqué.
J’observai le plus discrètement possible le visage taillé dans la pierre de mon père se décomposer petit à petit jusqu’à atteindre un rictus de dégoût prononcé. Il se leva précipitamment pour aller cracher dans l’évier.
— Pouah !!! Quelle gueule de bois ! Même le café est dégueulasse ce matin !
Victoire ! Il sortit de la salle pour se rendre dans la grange sans avoir rien avalé. Relâchant la pression à laquelle je m’étais soumise, je pouffai enfin de rire et me délectai de l’instant.
Je vidai le contenu salé de la cafetière et la remplaçai par de l’eau propre. Vous comprenez, tout l’art de la farceuse professionnelle tient dans les principes suivants : prévoir et minuter toutes les actions, surtout ne rien laisser paraître au moment de savourer la victoire, puis remettre tout en place pour ne pas se faire attraper a posteriori. Mon père mettait le mauvais goût du café sur le compte de son état, je n’allais pas le détromper.
Cela me rassura sur une chose. Si par mégarde la situation familiale continuait à se dégrader, je disposais d’un outil de nuisance parfait pour lui rendre la vie impossible : ma ruse.
Avant de partir, j’allai tirer ma mère des bras de Morphée pour qu’elle s’occupe d’emmener ma sœur à l’école, tapai à la porte de Lydia, et redescendis les escaliers pour voir si Grand-Papa était réveillé. Lorsque je poussai la porte, ses yeux étaient ouverts. Après l’avoir salué, je lui glissai rapidement :
— Tout est prêt pour ce soir, je t’emmène faire une visite au Temple, j’ai emprunté la chaise roulante des voisins elle est super confortable, ça ira pour aller là-bas. Il faudra juste prévoir une bonne couverture pour sortir. Je suis sûre que ça te fera du bien. Je te laisse, je dois aller au lycée !
Un œil malicieux me fit comprendre qu’il avait compris la supercherie. Il avait l’air satisfait. Après l’avoir embrassé sur la joue, je pris mon sac.
Six heures trente : l’heure juste ! Je sortis de la maison et au lieu de me rendre à l’arrêt de bus, je m’en fus dans la forêt par un chemin détourné afin que personne dans le voisinage ne s’aperçoive de ma destination.
La forêt de Primaceton était immense, il fallait certainement une ou deux semaines pour la traverser à pied de part en part. Son centre était marqué par un ancien volcan culminant à environ mille trois cents mètres d’altitude, entouré de quelques collines plus petites, elles aussi ayant un passé d’origine volcanique. Dès la lisière passée, le chemin commençait à monter en pente douce. J’en avais l’habitude et sentais à peine le dénivelé. La Doucerive traversait la voie à plusieurs reprises, passant sous de petits ponts sommairement aménagés. À cette époque, il fallait faire attention, car l’eau était haute.
Je n’eus pas besoin de carte pour faire la première partie du chemin puisqu’il passait par ma clairière préférée. Je sortirais le plan une fois sur place.
Au bout d’une heure de marche, je fus en vue de la clairière. À ma grande surprise, une silhouette s’y trouvait déjà. La forme se tenait debout devant la pierre ressemblant à une table, me tournant le dos, et semblait affairée autour de celle-ci. En approchant, je constatai qu’il s’agissait d’une femme.
« La sorcière ? » Me dis-je intérieurement. Cette pierre pourrait bien faire office de table de sacrifice. Et dire que le jour précédent je pensais qu’elle serait très pratique pour un pique-nique ! Je tremblais de tout mon corps, mais j’étais déterminée, j’irais jusqu’au bout pour mon grand-père. M’approchant à pas de loup, je réussis à être suffisamment proche pour l’observer.
Elle était chaussée de solides bottines de marche en cuir. Ses vêtements de toile écrue semblaient simples : un pantalon épais doté de nombreuses poches et probablement tenu par une ceinture. Par-dessus, une tunique descendait jusqu’en haut des cuisses. Une cordelette autour du vêtement soulignait sa taille fine et souple. Un chapeau mou laissait apparaître ses longs cheveux d’un roux flamboyant qui tombaient jusqu’à la moitié de son dos. Elle était de la même taille que moi, mais un peu plus svelte. Elle ressemblait beaucoup plus à une aventurière qu’à une vielle sorcière. Enfin… je n’avais pas encore vu son visage.
Elle était occupée sur sa table de travail à manipuler des herbes avec une précision et une dextérité étonnantes.
— Approche, n’aie pas peur !
Lança-t-elle sans se retourner. Sa voix était mélodieuse et joyeuse à la fois. Elle évoquait le chant d’une rivière bondissant sur les rochers.
Était-ce bien à moi qu’elle s’adressait ? Je ne voyais personne d’autre dans les parages. Je n’avais pas fait de bruit, pourtant. Une partie de moi aurait voulu fuir, mais un envoûtement, à moins que ce ne fût ma curiosité et ma détermination, voire un mélange des deux, me poussa en avant, me mettant à découvert au milieu de la clairière. Est-ce que la voix des sorcières était comme celle des sirènes, pleine d’un charme qui vous attire à elles pour vous conduire à votre perte ?
J’étais là, au milieu de cette clairière que j’avais crue si bien connaître, et mon cœur battait la chamade, quand tout à coup elle se retourna. Je n’eus pas le temps de voir son visage que ses grands yeux verts m’avaient capturée. Je m’y perdis… quand soudain je sentis une petite main me tapoter la joue, me ramenant à la surface. Je restai un peu étourdie pendant un instant. Quand je repris pleinement conscience, je contemplai le visage qui me faisait face.
Une jeune femme d’une beauté angélique se tenait devant moi, me souriant simplement, avec gentillesse. Sa chevelure flamboyante encadrait un visage fin et doux, de grands yeux verts dont je devais désormais me défier l’illuminait et de très fines taches de rousseur parsemaient ses pommettes roses ainsi que son petit nez en trompette comme autant d’étoiles au firmament.
Sa beauté était encore soulignée par l’absence de maquillage ou d’autre artifice que ce fut.
Elle répéta les petites tapes sur ma joue. Je sursautai.
— Je suis vraiment désolée, je n’ai pas voulu… Il arrive parfois qu’on se perde dans mes yeux, quand on n’est pas prévenu.
Elle avait l’air sincèrement désolée du tort qu’elle aurait pu me causer.
Voyant mon air béat qu’elle identifia peut-être pour des séquelles de l’incident, alors qu’il s’agissait d’une admiration sans bornes, elle me laissa une seconde pour retrouver mes esprits. À ce moment, j’avais complètement oublié Romane, elle l’avait déjà remplacée dans mes pensées.
— Je me présente, je suis Sarah, la sorcière. Et toi, tu es Margaux, n’est-ce pas ?
Elle prononça ces mots d’un ton joyeux et chantant. J’étais non seulement subjuguée par sa beauté, mais aussi par sa voix mélodieuse et plus encore par ses manières d’une si grande simplicité, comme lorsqu’elle m’avait tapoté la joue.
— Euh… Oui, je suis Margaux, mais comment le savez-vous, et comment m’avez-vous repérée tout à l’heure ?
— Pas de « vous » entre nous, répondit-elle avec une simplicité déconcertante. Je suis la sorcière de cette forêt et j’en connais beaucoup sur ceux qui la fréquentent. Pour tout dire, je t’ai observée bien souvent jouer avec tes amis dans le bois lorsque tu étais plus petite. Plus récemment je t’ai vue l’arpenter seule.
« Je sais que tu l’aimes, cette forêt, et que tu n’as jamais persécuté le moindre animal sciemment ou dégradé un arbre sans raison, contrairement à la plupart des gamins. Ta gentillesse envers les habitants de ces lieux te vaut mon amitié.
À ce moment, le petit écureuil que j’avais rencontré la veille descendit d’un arbre et vint se loger sur la table, à portée de sa main. Elle le caressa :
— Il m’a raconté votre rencontre d’hier ! Dit-elle en riant. Quant à te repérer, ça a été facile. Tu as essayé d’être discrète, mais j’ai l’ouïe fine, et l’odorat aussi ! Tu es assez bien intégrée dans Primaceton, mais tu es encore bien trop villageoise pour échapper à mes radars dans les bois.
— Il y a autre chose que je voudrais savoir. Si vous, euh… si tu es une vieille amie de mon grand-père, tu devrais être bien plus âgée ! Alors que tu sembles aussi jeune que moi !
Je forçai un peu le tutoiement : je devais m’y habituer.
— Je connais bien Bernard. Mais il a surtout connu Elizabeth. Il n’a pas dû apprendre qu’elle n’était plus en activité, à cause de son âge. Maintenant la sorcière officielle de la forêt, c’est moi !
Elle marqua une pause, grattouillant le petit écureuil. Je tendis moi aussi la main vers lui. Il la renifla un instant puis me laissa le caresser doucement. Elle me sourit :
– Pourquoi es-tu venue ? Je sens une ombre derrière ta présence. Y a-t-il quelque chose de grave ?
J’oubliai un peu le bonheur que m’avait fait ressentir sa présence et sentis la tristesse m’envahir, ainsi qu’une larme poindre au coin de mon œil. Je continuai à caresser l’écureuil, ce qui me consola un peu.
— C’est Grand-Papa. Il est mourant et m’a envoyé pour qu’Elizabeth lui prépare un remède.
— Bernard…
Ses yeux s’attristèrent. J’évitais de les regarder directement, mais je pouvais le deviner. Sa voix chantante prit un ton infiniment triste, comme celui de la rivière lorsqu’elle passe dans des méandres plus lents. Que lui est-il arrivé ? Il n’est pas très âgé.
— Soixante-dix ans seulement, dis-je simplement, un cancer généralisé en phase terminale.
Elle réfléchit quelques secondes à sa réponse.
— Je ne peux pas grand-chose, dit-elle, il faut que tu le saches, quelques herbes ne peuvent pas guérir d’un cancer généralisé.
— C’est ce qu’il m’a laissé comprendre, mais…
— … mais je peux cependant deux choses. D’abord quelques remèdes, pour fortifier son corps et calmer ses douleurs. Ils lui permettront de rester un peu plus longtemps parmi les vivants et surtout de ne pas passer ses derniers instants dans d’inutiles souffrances.
— La deuxième chose ?
— Une préparation chamanique que je ferai pour nous. Elle nous permettra de le voir en esprit lorsque celui-ci… quittera son corps. Nous la prendrons et nous pourrons le guider vers le monde des esprits. Ainsi nous serons sûres de la destination de son âme et cela nous permettra de le voir une dernière fois avant son départ. Il ne faudrait pas qu’il reste coincé entre deux mondes, il deviendrait un fantôme et le cas échéant, le récupérer pourrait être un exercice ardu.
— Tu dis « nous »
— Oui, tu m’assisteras, tu es certainement la personne à laquelle il est la plus attachée sur cette terre. Tu es donc la plus qualifiée.
— Mais je ne m’en sens pas capable !
— Je serai avec toi, tout ira bien, ne t’inquiète pas.
Le petit écureuil probablement lassé par nos caresses partit s’occuper de ses propres affaires.
Un torrent de larmes se mit à couler des yeux de Sarah que je ne pouvais regarder directement. Comme en réponse, les miennes affluèrent également.
— C’est un grand ami. Il a fait beaucoup pour la forêt, à son échelle bien sûr. Sans lui elle serait moins belle et de nombreux arbres seraient dans la souffrance.
Je me joignis à elle dans la tristesse. Je laissai passer un moment puis repris :
— J’ai beaucoup de questions à te poser, je crois.
J’étais abasourdie : des sorcières, des chamanes, des fantômes… Mon monde alors si cartésien ne m’avait pas préparé à tant d’étrangeté en si peu de temps.
Nous séchâmes nos larmes et elle retourna à la table en pierre. La préparation qu’elle était en train de réaliser devait être terminée et elle mit le mélange dans un petit sac en toile.
— Viens, allons chez moi.
Elle partit d’un pas trottinant, ouvrant la marche. En règle générale, je me vantais devant les autres d’être plutôt une rude marcheuse, mais je me mis vite à ahaner, alors qu’elle allait d’un train joyeux et sans effort apparent. Me voyant distancée, elle m’attendit. Elle s’adapta à mon pas et nous nous mîmes à marcher de front. Elle engagea à nouveau la conversation.
— Tout à l’heure, lorsque tu t’es perdue dans mes yeux, j’ai sondé ton âme… Tu as une belle âme, j’en ai rarement vu d’aussi pure chez un être humain.
Je la regardai interloquée, attendant qu’elle en dise davantage.
— Bon, il y a quelques taches, mais… ça se répare.
— Que veux-tu dire, Sarah ?
— Eh bien, il y a deux amis à toi, des amitiés brisées. Ils ne l’ont pas mérité, je le lis en toi, il faut que tu répares cela. En tout cas, je sens que ça te pèse, et tu ne te sentiras pas heureuse avant d’avoir retrouvé tes proches. Tu me le promets ?
Elle dit cela en me regardant joyeusement, sa voix avait retrouvé un ton enjoué.
— Promettre de réparer, je ne sais pas, ça va dépendre d’eux aussi, mais je te promets d’essayer !
— Dans ce cas je prends ta promesse. Montre-t’en digne !
Elle fit une pause.
— J’ai vu également ta tristesse, concernant Bernard… Et aussi un désir d’amour déçu, je le vois s’atténuer pourtant. Enfin j’ai vu un gros traumatisme, tout récent. Tu veux m’en parler ?
— C’est mon père. Il est très mauvais avec nous, il s’est passé quelque chose de grave hier. On en parlera une fois arrivées chez toi si tu veux.
— Tu me raconteras tout ce que tu veux une fois qu’on se sera posées.
Je la regardai pour lui sourire, tout en évitant son regard.
— Mais ça ne me dit pas comment tu sais tout ça !
— Suis-je sorcière ou pas ? Plus sérieusement, j’ai appris à lire ce qu’il y a au plus profond des gens, dans leurs yeux.
Je rougis, elle avait bien dû voir à quel point je la trouvais belle et attirante.
— Je te vois rougir, aurais-tu quelque chose de honteux à cacher ? Rassure-toi, je ne lis pas dans les pensées, mais je peux distinguer les blessures à panser. Je peux voir aussi les grandes joies ou peines, mais pas dans leurs détails. Je ne m’immiscerais pas si profond dans ton intimité sans avoir ton accord, de toute manière.
Nous fîmes encore quelques centaines de mètres, puis me regardant à nouveau de ses beaux yeux verts que j’osai frôler de mon regard,
— Margaux, me dit-elle, je vois bien que tu évites de me regarder dans les yeux. Je sais que c’est incommodant quand on veut parler à quelqu’un, et j’imagine que tu ne veux pas revivre ce que tu as vécu tout à l’heure.
J’acquiesçai. Mon prénom dans sa bouche sonnait comme quelque chose d’immensément beau et poétique.
— C’est tout simple. C’est un exercice de concentration. Quand tu plonges dans mon regard, il faut savoir ce que tu recherches, parce que mon esprit est trop vaste et il est difficile de s’y retrouver.
« Quand tu veux en sortir, il faut te recentrer sur toi et ne pas oublier qui tu es, sinon tu risques de t’y perdre et de t’y noyer… Pas définitivement je te rassure, mais ça peut provoquer un malaise pendant quelques minutes. Bientôt ce sera un automatisme pour ton cerveau et cela deviendra normal pour toi.
« Je ne veux pas paraître présomptueuse. C’est juste la réalité. Une chose encore, cela pourra te prémunir de gens mal intentionnés ayant les mêmes facultés.
— Parce que tu n’es pas la seule à être comme ça !
Je tombais des nues.
Elle repartit de son pas léger et rapide :
— Je vais te faire effectuer des exercices à la maison, nous y sommes presque.
Suite très intéressante.
J’aime toujours autant, et l’histoire évolue d’une jolie façon !
J’aime beaucoup aussi ta façon de nous emmener dans ta magie, hâte de lire la suite ! Et mention particulière pour ton joli titre !
Merci à vous trois, ça fait chaud au coeur !
Pour le titre en réalité je l’ai modifié presque au derner instant
Et bien tu as été bien inspiré au dernier instant, je trouve !
Une jolie rencontre, toujours de belles descriptions, des émotions, des sentiments. On voit aussi que tu as pensé à tous les aspects et aux détails de ce chapitre. Bravo.
Merci MArco
Une jolie rencontre entre Sarah et Margaux qui laisse entrevoir une suite que j’aurai plaisir à lire !
Merci, C’est cette rencontre que j’ai imaginée en premier et qui m’a donné l’élan pour écrire le roman. Au début cela devait être un seul chapitre, au final il y a fallu le couper en deux.