Chapitre 1 | La grotte de cristal
Chapitre 4 | Fort Toral (partie 1)
Chapitre 5 | Un monde de draks et d’épées (partie 1)
Résumé des chapitres précédents : Juan, Miguel, Franck, Julie et Marie ont émergé dans un monde inconnu dont les jours sont bercés de deux soleils. Par un concours de circonstances obscur, Julie a appris la langue locale. Le groupe s’est fait par la suite capturer par des soldats chevauchant des griffons, qui les ont emmenés vers une forteresse. Tandis que leur ravisseur a tenté de les faire disparaître après plusieurs mois en prison, ils ont été sauvés par un inconnu appelé Sayur, d’un peuple venant de l’Est lointain. Les voici arrivés à la cité de Vertval, à la demeure de la famille De Grandvaux (Obianne et Barnabas), chez qui Sayur devait les amener. Ils y découvrent des domestiques centaures, rencontrent le doyen des mages Palil d’Adk, et se voient offrir la possibilité de faire leur première toilette depuis des lustres.
L’instant de répit fut interrompu par des pas qui se rapprochaient, résonnant sous les hauts plafonds. Palil revenait, accompagné d’un homme grisonnant et d’un autre plus jeune. Il initièrent des présentations malgré la barrière de langue qui les séparait de la majorité du groupe.
– Barnabas, mima le plus vieux en se désignant. Il s’approcha du groupe et leur serra tous chaleureusement la main. L’homme dégageait une aura de sympathie authentique.
– Mathias, imita le second, démarrant sa tournée de poignées de mains à son tour. Il paraissait moins à l’aise que l’autre
– Vous devez être Julie, enchaîna le plus âgé, je me présente à nouveau, je suis Barnabas de Grandvaux, et vous êtes ici chez moi. Voici Mathias, mon fils aîné. Je sais que vous avez reçu un accueil disons, perfectible, de la part du seigneur Ballin. Soyez sans crainte, je n’ai pour ma part aucune intention de vous faire du mal ou de vous remettre en prison. Comment vous sentez-vous ?
– Jusqu’ici ça va, répondit Julie méfiante, mais je croirai ce que je verrai. Où est Sayur, l’homme qui nous a amenés ici ?
– Il a dû repartir. Vous savez, il ne reste jamais longtemps au même endroit, ne vous en offusquez pas.
– Mmm, grommela Julie peu convaincue
– Votre amie a besoin de soins, dit Palil en désignant la chambre de Marie, je la vois grimacer depuis votre arrivée. La servante qui s’est occupée d’elle m’a confié qu’elle était couverte de gros hématomes. Je peux arranger ça.
– Tu sais que je n’aime pas qu’on fasse de la magie sous mon toit, Palil, intervint le maître des lieux
– Allons Barnabas, mets tes principes de côté pour une fois, tu vois bien que cette jeune fille souffre. Julie, je voudrais que vous veniez tous avec moi dans la chambre de Marie. Cela vous rassurera et elle aussi.
La chambre, pourtant spacieuse, était bien remplie. Avec les quatre membres du groupe, Barnabas et son fils, Marie sur le lit et Palil assis à côté, il n’y avait presque pas de place pour bouger.
– Dites-moi Julie, est-ce que vous pourriez essayer de m’expliquer comment vous en êtes venue à comprendre notre langue ?
– Le guérisseur du village de la montagne a dû me faire quelque chose involontairement. Je ne saurais pas vous expliquer clairement, j’ai comme revécu une partie de ses souvenirs quand il m’a soignée, et je crois qu’il m’a transmis sa connaissance de la langue.
Il se frotta la barbe, pensif, pendant un instant, puis haussa les sourcils, et se tourna vers Marie. Le doyen écarta un pan du vêtement de la jeune femme alitée, et posa ses mains contre son flanc, ce qui la fit grimacer de douleur. Julie amorça un mouvement de protection, un rejet instinctif qu’elle ne s’expliquait pas, qui la poussait à s’interposer. Franck la retint de justesse.
Le doyen fronça les sourcils, comme s’il souffrait, tandis que les bleus de Marie disparaissaient peu à peu. Même sa lèvre fendue se referma. Le jeune femme serrait les dents en retenant des cris de douleur. Elle tordait le drap de son poing crispé, une larme perla au coin de son œil, puis elle s’affala sur le lit comme instantanément soulagée.
– Ih del eas, Marie ? Habet heler strar ?
Marie regarda ses amis incrédule.
– Il te demande si ça va maintenant, traduisit Julie
– Non seulement ça va, mais j’ai aussi compris ce qu’il m’a demandé. Merci Palil, les douleurs ont complètement disparu.
Palil sourit.
– Et bien ils ne vous ont pas ménagée. Il faudra que nous ayons une discussion sérieuse plus tard sur ces interrogatoires. Pour ce qui est de la langue, j’ai compris ce qui s’est passé. Julie, par curiosité, le guérisseur qui vous a soigné avait-il une tache de naissance sur le cou ?
La question paraissait bien trop précise pour ne pas être rhétorique.
– Je ne l’ai pas vu assez longtemps, je ne m’en souviens pas. Honnêtement, j’étais à moitié inconsciente.
– Oui ! répondit Marie, oui, il avait une tache mauve sur le cou, du côté droit, elle était assez étendue, je m’en rappelle très bien !
– Je le connais, il a été un de mes élèves. Pas des meilleurs, malheureusement. Il a toujours échoué au test de la barrière, donc je crois qu’il a effectivement involontairement projeté une partie de ses souvenirs vers vous. Pendant que je soignais Marie, j’ai pensé à mes cours de lecture et de nombreuses séances de ma jeunesse à l’école.
Il se tourna vers Marie
– J’ai fait en sorte d’ancrer ces souvenirs dans votre mémoire, Marie. Ce que le guérisseur a dû faire par erreur avec Julie. Si vous expliquez cela à vos compagnons et qu’ils le souhaitent, je leur transmettrai aussi la connaissance de notre langue. Et si vous croisez un jour à nouveau Sayur, vous pourrez le remercier, car ce qu’il vous a fait boire a une valeur inestimable pour lui, et devient de plus en plus rare sur le Continent Ouest, conclut-il.
Surprise que Palil soit au courant de cet épisode, Marie voulut en savoir plus. Mais il était clair que le doyen ne s’étendrait pas sur le sujet. Il entreprit de réitérer l’apprentissage miraculeux auprès de chacun des membres du groupe qui ressentirent une satisfaction inégalée lorsqu’ils comprirent enfin les échanges entre les habitants de ce nouveau monde.
La nuit était déjà avancée, et Barnabas leur pria d’aller chercher du repos dans leurs chambres respectives, ce dont ils admirent tous qu’il avaient grandement besoin. Franck s’assit un moment sur le rebord de la fontaine au milieu de la cour et prit quelques instants pour observer le ciel constellé d’étoiles. Il faisait étonnement sombre, plus que ce dont il avait l’habitude. Aucune Lune ne parcourait le ciel, dont l’obscurité n’était percée que par une infinité de points scintillants. Ce monde était décidément bien étrange.
Chapitre 6 | La croisée des chemins (Partie 1)
J’ai même pas encore lu que déjà je LIKE ! Cette série c’est une tuerie !
Merci Ibrahim, ton enthousiasme est super encourageant 😉